Quand on pense « discours », on imagine une personne debout sur scène face à une audience silencieuse et concentrée. Aujourd’hui, les technologies numériques viennent rebattre les cartes en élargissant l’accès aux orateurs et en diversifiant les plateformes pour atteindre de nouveaux publics. Webinaires, vidéoconférences, réunions ou présentations virtuelles ont envahi la sphère professionnelle. StoryDéclik fait le point sur les opportunités et contraintes de ces évolutions.

 

Le conférencier virtuel

Quelque part entre le discours traditionnel et la production médiatique, les nouvelles formes oratoires composent avec le flux offert par la vidéo en ligne. Si auparavant le conférencier devait principalement mettre une belle chemise et livrer un exposé clair, il est maintenant souvent tenu de prendre en charge les aspects techniques de la rencontre (materiel, connexion, éclairage, gestion des documents, design). L’écran diluant l’attention, de fortes compétences d’animation sont aussi nécessaires. La prise de parole digitale doit plus que jamais être persuasive et engageante, le tout avec style.

 

La recette magique : l’équilibre entre objectif, synchronicité et public

 

  • Première étape : définir l’objectif

Il va dicter l’élaboration de votre contenu. Chaque discours a des fonctions différentes : informer, convaincre ou divertir. Il faut commencer par se demander : Quel est mon but ? Quelle est ma thèse ? Organisez ensuite votre allocution autour de la réponse.

  • Communication directe (synchrone) ou différée (asynchrone)

Chaque option ouvre des perspectives particulières. En contexte synchrone, la plupart des principes de conversation en face à face s’appliquent. Vous avez une seule chance de créer un message clair, il est donc impératif que votre démonstration soit bien préparée pour toucher votre cible. L’avantage est que les réactions de l’audience permettent d’ajuster les informations et de combler les lacunes en direct. À l’inverse, avec une vidéo asynchrone, les orateurs disposent de plus de temps pour enregistrer et modifier le contenu. Le spectateur a également la possibilité de revoir la séquence ou de mettre sur pause. Ici, vous contrôlez davantage ce que vous souhaitez partager.

  • Maîtrisez le verbal et le non-verbal

Vous devez créer une expérience qui honore votre objectif. Travailler l’énonciation verbale (ponctuation, rythme, pauses) est essentiel pour capter l’attention. En parallèle, il faut dompter les aspects non-verbaux. Répétez en conditions réelles et demandez-vous « qu’est-ce qui est visible dans la vidéo ? » Penser à l’emplacement de la caméra, aux expressions faciales, aux contacts avec le regard. Cadrez et recadrez, soignez l’éclairage. Tout ce qui apparaît en ligne doit « incarner » le propos. 

  • Analyser le public

Les nouveaux médias élargissent l’audience de la prise de parole en public. Mais le potentiel d’engagement varie selon les profils (silencieux, dispersé, actif). Par exemple, avec une assemblée dispersée géographiquement, il peut être difficile de faire des références spécifiques ou des appels à l’action. Récoltez le maximum d’informations sur les participants et prenez en compte leurs besoins (apprendre, connecter, collaborer) pour adapter votre présentation.

  • Concevoir l’expérience

Pour organiser la session, ce très bon article publié sur Linkedin propose un parallèle avec la pyramide des besoins de Maslow.

  • En premier lieu, maîtrisez les aspects techniques de connexion et les outils de diffusion. Vous êtes là pour être vu et entendu. Assurez-vous d’avoir le matériel adéquat et choisissez la plateforme qui correspond aux objectifs.
  • Pensez ensuite au contenu et à l’interaction que vous souhaitez générer. Vous ne faites pas que parler, vous êtes avant tout l’hôte d’une expérience divertissante.
  • Enfin, appliquez le vernis. Ajustez tous les détails (éclairage, disposition caméra, etc.) qui peuvent renforcer la qualité de votre intervention.

 

What I’ve learned about online speaking in the last 6 months, Alistair Croll, Linkedin, Octobre 2020 

Les podiums virtuels et la connexion avec des publics invisibles ne nous semblent plus si étranges. Dans la situation actuelle, maîtriser ces pratiques est même essentiel pour rester compétitif. Plus vous disposez d’informations sur le contexte (en direct et persuasif, en différé et informatif, passif ou interactif), plus vous pouvez vous préparer à délivrer un discours numérique avec confiance et clarté. Et si vous regrettez le temps du pupitre sur scène, pas d’inquiétude, car les événements hybrides, à la fois physiques et en ligne, vont certainement devenir la norme dans les prochaines années.

 

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Contribution blogue – Emeline Rosendo